07 Φεβρουαρίου 2011

Tribulations d'un travailleur social



Mes expériences professionnelles ont toutes été un peu particulières : peser des barquettes de porc à -10°, interviewer des anciens combattants pour un journal local ou encore se battre avec des directeurs de centres sociaux pour savoir qui aurait la une du journal de quartier. Toutes ces expériences ont porté leur lot d'anecdotes, mais aujourd'hui, j'ai trouvé un job qui me plaît. Bien sûr je ne déroge pas à ma règle, mon job est...compliqué c'est pourquoi je vais commencer par vous expliquer en quoi il consiste.


Je suis animatrice PAPEJ. Je vois déjà votre tête "c'est quoi ça ?", ne vous inquiétez pas je vois ces visages interrogateurs  chaque fois que je présente. Le PAPEJ est un Point d'Animation Prioritaire Emploi Jeunes, OK, on n'est pas plus avancés. Faisons simple, depuis des années, les politiques tentent de réduire les inégalités territoriales, exemple : si j'habite dans un "quartier sensible" (comprenez banlieue), j'ai statistiquement moins de chance d'aller en fac de médecine que si je vis ailleurs. Les dispositifs se sont succédés avec plus ou moins de succès et cela indépendamment des bords politiques.

Depuis quelques années existe le CUCS (bon encore des initiales), c'est le Contrat Urbain de Cohésion Sociale. Il s'agit en fait d'un contrat liant l'État et les collectivités territoriales, chacun devant mettre un budget pour financer des projets et cela dans un but commun : réduire les inégalités dans les quartiers. Concrètement, le CUCS c'est un chef de projet par territoire (je ne me lance pas dans les explications sur le découpage sinon vous m'en voudrez), avec des agents territoriaux. Ils rencontrent les associations et les aident à financer leurs projets. A la base, le CUCS n'était pas censé durer, les  dispositifs dits de "droits communs" (Conseil Général, Conseil Régional, mairie, Préfecture, etc.) devaient prendre le  relais et financer les projets, mais que voulez vous, voilà 10 ans que ça dure ! Vous trouvez ça compliqué? Eh bien ce n'est que le début car je vous présente maintenant le FSE ! Le Fond de Solidarité Européen, à vrai dire on ne sait pas qui c'est, ni qui décide, en tout cas ils financent des projets de solidarité, souvent liés à l'insertion. Le FSE est réputé pour "couper" les budgets, chez nous, la Communauté Urbaine s'est portée garante des fonds. Bref, vous avez saisi : CUCS et FSE financent des projets...ou des postes. Car le PAPEJ est financé par ces deux là à part égale. Vous vous demanderez donc qui m'emploie, et vous avez raison.

Je suis employée par un centre social qui touche les subventions pour me payer et financer mes projets. Je travaille pour ma part sur un territoire qui est une division du territoire CUCS, lui même étant une partie de la ville...En clair, je travaille en "Zone Urbaine sensible". Il existait une vingtaine de PAPEJ, il en reste une dizaine et nous sommes tous "condamnés à mort à mais ce sera le sujet d'un autre article. Chaque PAPEJ  travaille différemment mais toujours avec une même mission : accueillir et orienter dans leur projet professionnel les jeunes de 16 à 25 ans en rupture de parcours. Orienter vers quoi ? Vers les bonnes portes, vers l'interlocuteur qui saura répondre au problème. L'animateur PAPEJ doit donc relever les freins à l'emploi et aider à les lever. J'aide donc parfois à rédiger une lettre de motivation ou parfois une lettre au juge, tout dépend du cas. 

Le public n'est pas facile, ce sont des jeunes qui n'ont pas envie d'être aidés, qui veulent qu'on leur donne un boulot (et pas en chercher), qui sont souvent travailleurs pour le Réseau (il existe deux types de réseau dans mon travail, celui donc je parle ici est le réseau de drogues, je vous parlerai de l'autre une fois prochaine). Il s'agit donc de les mobiliser, de gagner leur confiance et de trouver une solution pour chaque cas. Pas facile comme mission. PAPEJ, c'est un boulot qui me plait, un boulot avec des alliés et des ennemis, un boulot pas souvent gratifiant mais j'avoue que j'ai le sourire aux lèvres quand un jeune me bredouille "bah au fait...merci".

Cilli

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